François-Marie Arouet dit Voltaire est considéré comme un écrivain et philosophe français du XVIII ème siècle , du siècle des lumières . Mais, c’est aussi un grand poète dans le questionnement de son temps. Un temps qui précède la révolution française de 1789 et qui s’interroge sur la loi naturelle.
C’est à dire pour Voltaire une loi proche de tout un chacun et qui est en quelque sorte le reflet de notre propre vie. Elle serait donc à la fois individuelle et générale, touchant parfois le commun. Et c’est par la réflexion de cette loi et dans un poème en quatre parties qu’il présente sa lutte contre une sorte d’obscurantisme, un obscurantisme touchant la vie même de chaque personne.
La question est-elle religieuse ? Et cela bien avant la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 .
C’est en tout cas la question d’un autre philosophe du 18 ème siècle, le philosophe britannique David Hume dans ce qui sera présenté après sa mort, l’ouvrage dialogue de la religion naturelle. Un livre qu’il n’aurait pu faire publier de son vivant.
Mais quelle est cette interrogation de la nature ?
Elle est déjà évoquée sous le siècle de Louis XIV et notamment dans la poésie du Marquis de la Fare. Il semble que ceux-ci se demandent si les dieux ne seraient pas dans la nature? S’agit-il de récréer les dieux, un peu comme ce roi-soleil , légende de Louis XIV ? De construire un temple ou de nouveaux temples ? Et pour le poète, est-ce muse prisonnière ou muse libérée ?
Le sujet n’est donc pas nouveau et trouve certainement un écho aujourd’hui dans notre société moderne.
Pour Voltaire et déjà en l’époque , c’est le chemin de la providence et de l’expression de la liberté. Il faudrait avant tout rechercher le bien en but ultime, en religion comme dans la vie car le propre mal s’efface devant la nature humaine.
L’extrait du poème : poème sur la loi naturelle, Exorde est un peu l’incipit de ce texte.
Voltaire y raconte l’étude et son admiration pour le poète anglais Alexander Pope.
La version musicale présentée du poème est une version guitare/voix s’essayant à trouver ce chant d’Exorde que Voltaire décrit.
Poème sur la loi naturelle
Exorde
Ô vous dont les exploits, le règne, et les ouvrages
Deviendront la leçon des héros et des sages,
Qui voyez d’un même œil les caprices du sort,
Le trône et la cabane, et la vie et la mort ;
Philosophe intrépide, affermissez mon âme ;
Couvrez-moi des rayons de cette pure flamme
Qu’allume la raison, qu’éteint le préjugé.
Dans cette nuit d’erreur où le monde est plongé,
Apportons, s’il se peut, une faible lumière.
Nos premiers entretiens, notre étude première,
Étaient, je m’en souviens, Horace avec Boileau.
Vous y cherchiez le vrai, vous y goûtiez le beau ;
Quelques traits échappés d’une utile morale
Dans leurs piquants écrits brillent par intervalle :
Mais Pope approfondit ce qu’ils ont effleuré