Théodore de Banville dans son poème Omphale présente sa version de la reine de Lydie. Elle est présentée dans les voyages d’Hercule comme le soumettant à un esclavage celui-ci voulant expier un crime de sang. Une autre légende l’a qualifie d’épouse ou de fille du dieu de la montagne. D’après l’histoire, il l’aurait finalement épousé.
Théodore de Banville dans une sorte de poème cruel nous décrit cette reine et ses courtisans.
Ce poème est intéressant car Théodore de Banville a été surnommé « Le poète du bonheur » et ce poème ne représente pas un bonheur tel que l’on pourrait l’imaginer.
Omphale
Calme et foulant son lit d’ivoire, dont le seuil
Orné d’or sous les plis de la pourpre étincelle,
La Lydienne rit de sa bouche infidèle
Aux princes de l’Asie, et leur fait bon accueil.
Une massue, espoir des Cyclades en deuil,
Sur un tapis splendide est posée auprès d’elle.
L’idole radieuse, et fière d’être belle,
De ses doigts enfantins y touche avec orgueil.
Sur son épaule blonde, amoureuse, embaumée,
Flotte la grande peau du lion de Némée,
Dont l’ongle impérieux lui tombe entre les seins.
Son cœur bat de plaisir sous l’horrible dépouille
Humide et noire encor du sang des assassins :
Hercule est à ses pieds et file une quenouille.
Juin 1854 (Les exilés)