Racine, auteur du 17 ème siècle présente dans une de ses pièces de théâtre intitulé Esther , le sujet de la divinité. Cet extrait proposé en musique s’intéresse à Hydaspe, officier de Palais intérieur.
Hydaspe
Vous savez qu’on s’en peut reposer sur ma foi,
Que ces portes, Seigneur, n’obéissent qu’a moi.
Venez. Partout ailleurs on pourrait nous entendre.
Aman
Quel est donc le secret que tu me veux apprendre ?
Hydaspe
Seigneur, de vos bienfaits mille fois honoré ,
Je me souviens toujours que je vous ai juré
D’exposer à vos yeux, par des avis sincères ,
Tout ce que ce palais renferme de mystères.
Le roi d’un noir chagrin parait enveloppé ;
Quelque songe effrayant cette nuit l’a frappé.
Pendant que tout gardait un silence paisible ,
Sa voix s’est fait entendre avec un cri terrible.
J’ai couru. Le désordre était dans ses discours :
Il s’est plaint du péril qui menaçait ses jours ;
Il parlait d’ennemi, de ravisseur farouche ;
Même le nom d’Esther est sorti de sa bouche.
Il a dans ces horreurs passé toute la nuit.
Enfin, las d’appeler un sommeil qui le fuit ;
Pour écarter de lui ces images funèbres ,
Il s’est fait apporter ces annales célèbres
Où les faits de son règne, avec soin amassés ,
Par de fidèles mains chaque jour sont tracés ;
On y conserve écrits le service et l’offense ,
Monuments éternels d’amour et de vengeance.
Le roi, que j’ai laissé plus calme dans son lit ;
D’une oreille attentive écoute ce récit.
Hydaspe
Vous savez qu’on s’en peut reposer sur ma foi ,
Que ces portes, Seigneur, n’obéissent qu’a moi.
Venez. Partout ailleurs on pourrait nous entendre.