Après Brantôme encore un autre fabuleux écrivain et poète de la Renaissance, Pontus de Tyard qui fut aussi philosophe, astronome et évêque.
Le livre que j’ai pu lire est la première version de sa poésie nommée les erreurs amoureuses, un livre de moins de 100 pages, une édition de 1547 ou Pontus de Tyard semble au delà de célébrer sa belle et son amour, avoir eu le souçi de son immortalité, de cette danse macabre, ce qu’il nomme le « triple deuil en immortalité ». Mais c’est surtout avant l’heure des romantiques, de l’amour fatal, et tout comme Ronsard avec son Orphée aux enfers implorant pitié, le poète qui demande grâce, l’effet d’ un moly. C’est à dire une sorte « d herbe de vie » , décrite notamment dans l’odyssée d’Homère. Un Moly ou une plante magique pour le protéger de la lourdeur de sa prison terrestre, du sort d’amour. Le poète est donc en demande de guérir. Guérir pour comme il le dit à la fin de son livre s’éloigné des passions mauvaises et vivre en « chant de chaste amour ». Ces erreurs amoureuses sont donc presque une philosophie et Pontus de Tyard les décrit d’ailleurs ainsi au début de son ouvrage faisant de cette erreur comme un immortel présent.
Cette interprétation guitare voix en 2 versions avec mon adaptation personnelle du texte de l’ancien français s’attachera à essayer de décrire ce climat magique entourant ce poète de la Pléiade.
Sonnet
Sonnet (version I ) (casque audio ou baf stéréo conseillés le son de l’enregistrement étant plutot faible)
Sonnet (version II) (casque audio ou baf stéréo conseillés le son de l’enregistrement étant plutot faible)
Au long pener de mes douloureux jours
En t’adorant Angéliquement belle
Je vais, suivant mon erreur naturel
Incessamment me perdre en mes discours.
Diversement, mes pensers prennent cours,
Car travaillé de peine trop cruelle
Mon esprit, las d’être en prison mortelle
Cherche au enfers, en terre et ciel, secours.
Veuillez donc, dieux, votre grâce, m’enstendre,
Et me donner quelque raison, pour prendre,
Contre tout filtre amoureux, un Moly:
Ou sois pour moi la Nepenthe, déesse
Salubre, au deuil.
Ou moi et ma tristesse
Noye, ô Morte doulce, en l’éternel oubly.