ETRE OU AVOIR ETE
Il est des jours, des saisons. Elles passent et glissent sur nos vies comme les feuilles de l’automne. Un souffle et parfois le changement, pénétrante oraison. Mais que dire de nos maisons ? Sont-elles grandes, petites, fières, exigües ? Le souvenir parfois emporte et il fait revenir.
Charlotte aimait sa maison, elle voyait par ce biais un abri de fortune. Si fortune il y eut.
Pour elle, c’était cette chaleur, ce bien être, ce confort .Elle aimait se lover comme une
chatte à l’abri des regards indiscrets. Les draps, le couinement d’un vieux meuble, faisaient plaisir à son être.
Ailleurs, dans d’autres strates, vivait Richard. Son seul luxe était les commodités.
Un vieux frigo vrombissait dans l’appartement. Allait-il disparaitre lui aussi comme sa vieille gazinière ?
Demeure, toi qui n’oublies pas, es-tu le reflet de nous même ou d’un autre ?
Dans la grange habitée, près du foin, dort un âne et quand la tempête arrive, un chambranle se dessine. Terre, arrimes-tu cette paillasse ? Baltiro la comprend lui qui vit la depuis des années.
Age, entends-tu ces mouvements dans la pièce ? Charlotte se prépare. Une musique surgit,
viendrait-elle de nulle part ?
Sourire du matin, la journée commence bien après cette nuit d’amour.
Rêve, comprends-tu le possible ?
Il est probable qu’une pierre soit un commencement mais ne devient-elle pas un mur ?
Aspérité, tu reflètes un parfum, les siècles ont des mouvements.
Charlotte a quelques amis et ils ne parlent jamais de leur toit. Pourtant, ils ont des projets
communs. Habitants d’identité qui veulent de l’authentique. Le monde les regarde.
Richard est un barbare non point qu’il use traditionnellement d’une violence sans mérite.
Mais sa barbarie se situe à l’endroit exact où le place la société. Près du meurtre et du
crime me diriez-vous ?
Non, près d’un refus qui l’exaspère celui de voir que rien ne bouge et que certaines
Choses s’en vont. Là est le nœud de la violence, le manque. Et sa demeure devient ruine.
Un philosophe passant alors pourrait s’exclamer .Cette ruine a des silences qui réveillent le vivant.
Le notaire, Monsieur Bontemps, verrait lui toute une histoire sans faire d’acte. C’est que le
vice qui Lézarde les murs ne le poursuit pas.
Est-ce une vente ? La pauvreté ne met pas à l’ abri les biens pas plus que la richesse
d’ailleurs si on traverse les siècles. Mais, le bien nous réussit, le mal nous invite. Alors par
delà, que dire ?
Charlotte dit qu’elle adore le soleil. Baltiro aime les âmes. Richard adore le houblon.
Sous la neige se dessinent des pas d’autrefois
Marcheur
Habitant de caverne
Cathédrale, es- tu née de l’oubli ou du souvenir ?
Galtibur se le demande, lui l’architecte.
Antique renaissance que Les Médicis en leur temps ont mis en avant.
Tombeau, urne, sarcophage
Demeure de passage de l’au-delà peut- être.
Charlotte va chez son grand père, un expert en informatique. Il aime les réseaux,
labyrinthes de connexions et d’éléments graphiques. Il crée des sites, discute de nom de
domaine,de propriétés incorporelles, de dématérialisation du lien charnel. Mais, sa petite
fille, il l’adore.
Pourtant, il vit sur la toile.
Veuve noire, araignée d’un vieux meuble, le ménage est-il espace- temps ?
Zone tubulaire, tu nous réconcilies. Charlotte passe l’aspirateur dans sa chambre.
Magnifique.
Je viens de découvrir votre blog.
Continuez!
(Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont dix parures…)