Dans les landes de Cos, un pays qui n’était point une île, un pays presque plurimonde, marchait sous le vent caillouteux, un homme dans une tenue noire usée, par ces climats douloureux, qui enveloppaient chaque jour l’empire de Cos jusqu’au régions les plus reculées. Et ce jour là, l’homme qu’on appelait le prêcheur s’avançait près d’un chemin dangereux, une terre aride, balayée par les orages, les pluies diluviennes. Le sol dur recouvert par endroit de masse de pierre, peut-être de granite ou encore de silice, une terre aux reflets rouge-orangé.
Et de ce chemin, on racontait toutes sortes de contes et légendes, d’être carnivores, d’ossements jonchant le sol, de crânes, d’animaux fantastiques. Le prêcheur avançait dans ce désert mangeur, il semblait marcher, marcher des heures. Soudain, on entendit des hurlement dans la nuit, des sifflements de bêtes, de la sueur perlait sur le front de l’homme. Et là, dans ce lieu de nulle part comme bientôt mangé, avalé, dégluti par cette lande féroce telle une nuit d’horreur. Il se mit à psalmodier une formule ancienne, des mots venus d’un autre âge, une sorte de Deus locorum. Allait-il perdre sa nature humaine ? Etait-ce le verbis adorée ? Un temple Hiérolémite ?
Soudain, un tourbillon de matière se mis en mouvement. Bientôt, comme tiré du néant, un passage apparut. Au même moment , des grognement se faisaient entendre dans ce chemin, des courses effrénées de bêtes sauvages, se rapprochant, bondissant. Mais d’un coup le prêcheur disparut dans le passage et la lande devint noire comme la nuit.