La pluie américaine
Une pluie touche le bitume
La pierre effilochée
Il marche près d’une brume et ce n’est le premier
C’est un jour futur ou un passé de mort
Dans une avenue au clair
Le parfum des idoles
Sacrifiées sur l’autel
Des gerbures en tristesse
Livres qui racontaient la mauvaise façon
Et il faut passer la rue
Et la pluie qui s’emmêle
Au loin des lumières un peu folle
Un air de fête heureux
Un jazz de coulisse
Comme pour des assassins
Plus noir que la nuit
Et c’est déjà le jour
Et le souffle est plus lourd
Qu’une plume d’airain.
Sur le chemin faisant
Sur le chemin faisant
De rencontres diverses
N’avez-vous vu venir
La charrette et le foin
Une paille pour le voisin
Une surprise pour vous
Est-elle remplie de thym
De belles marjolaines
Et d’elfes en guérissures
Y a-t-il mortelles blessures?
C’est une compagnie des champs
Des bois et des forêts
Ou de la ville en suspend
Le rythme à l’imparfait
Du dictame d’amour
C’est un je vous salue
Qui ne plaît pas tous les jours
Une histoire étrangère
Dont on ne se souvient
Mais prégnante comme pour un lendemain
Un dictame d’amour
Un choix de naïveté
Défendus par certains
Oubliés par les autres
Comme une autre chanson
Qu’on aurait emprisonnée
Un souffle dans les murmures
Une réalité en triste
Un goût de trahison
Sourire pour l’affranchi.
Au delà des destinées
Elle a une bague au doigt
Il a une bague au doigt
Et ce sens de l’amour est un autre horizon
Lui il n’est pas marié
Il ne veut plus de heurts
Mais son cœur attaché
Veut l’idéalité
De ces tableaux humains
Un songe dans le lointain
Ou pour combien de rêves
Poètes et écrivains.