La lecture de ce livre important pour la vie de l’idée est remplie de beaux passages.
Néanmoins ,il faut avertir le lecteur, la pensée de ce poète , si elle est mal interprétée peut conduire à de mauvaises nuits. Qui est cet auteur? C’est la question qui est posée dans cet ouvrage. Nous nous permettrons de l’envisager ainsi puisque lui-même nous conte ses souvenirs, heurt d’un temps rétrospectif et en quête de vérité. Comprendre Monsieur De Nerval ,c’est sans doute commencer par entendre ces femmes. Qui furent-elles ?Vraies ou imaginées, elles sont probablement le reflet de sa pensée. Pour n’en citer que quelques unes :Angélique, Sylvie et Emilie. En effet, il est comme homme, parcouru par cette recherche de l’être aimé et son voyage n’est pas des plus commodes. Son érudition est tout à son honneur et les chansons et légendes du Valois provoquent ce petit plaisir de découvrir le chant des vieilles provinces. « si j’étais hirondelle!-Que je puisse voler,-Sur votre sein, la belle,-J’irais me reposer! ».Il aborde aussi le religieux comparant l’Orient, l’Europe et présente son interprétation du polythéisme et du monothéisme qui amène la réflexion.
La division en deux parties: les filles du feu d’une part, les chimères d’autre part nous donne un aperçu de l’étendue de son talent. Les chimères ou la fleur insultante trouve écho près de la fleur maladive des vers de Charles Baudelaire. Les deux ouvrages étant rapprochés dans leur date de publication, on se plaît à imaginer la discussion qu’auraient pu avoir ces auteurs sur ce sujet.Les salons que nous décrit Nerval en Italie représentent d’ailleurs dans son livre cette liberté d’esprit.Mais si on veut aller plus loin se pencher sur le poème de pierre De Ronsard « Migonne,alllons voir si la rose » n’est pas superflu.