Un poème fantastique de Gérard de Nerval, le poète de l’antiquité rêvée.
Un poème dédié à Théophile Gautier, étaient-ils tous deux amateurs de compositeurs de grande musique, d’une musique classique comme démesurée ?
C’est un poème qui est presque comme une bohème, un voyage romantique.
Cette interprétation guitare/voix difficile en face de la profondeur de cet écrit, se voudra comme reflétant cet esprit Nervalien du château de brique à coin de pierre.
(Casque audio ou baf stéréo conseillés)
Vision
A M.Théophile Gautier
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber ;
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets!
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit…
C’est sous Louis XIII ; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert que le couchant jaunit.
Puis un château de brique à coin de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtre couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue…et dont je me souviens!
(Weber: Il s’agirait de prononcer Wèbre mais ce n’est pas le choix de l’auteur de ce site).