Un poème de circonstance D’Arthur Rimbaud, le dormeur du val en cette année de commémoration de la guerre 1914-1918.
Un poème donc sur la guerre et ce soldat mort comme recouvert d’herbe dans un temps presque féérique. Un poème qui ressemble un peu à un autre poème sur la guerre mais au Moyen-age celui du poète Leconte de Lisle-Les Elfes.
Cette interprétation guitare/voix se voudra improvisée avec un air comme une sorte de ritournelle.
Le dormeur du val (A écouter avec un casque audio ou baf stéréo-son un peu faible)
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.