La bible de Monsieur Rado

Mr Rado, imprimeur de son état, se décida un jour a créer une bible. Ce n’était pas une bible parisienne avec son caractère miniature mais plutôt une bible d’art qu’il voulait créer.

Il effectuait la plupart de ses travaux par oral avant de passer à la partie matériel. Il doutait un peu de sa langue vulgaire et se disait de son travail qu’il méritait probablement une seconde lecture. Mais l’ouvrage en question faisait au moins 800 pages et monsieur Rado avait pour habitude d’effectuer une lecture rapide des œuvres déposées dans son atelier.

Il  se décida pour un assemblage de lettrines qui lui semblait pratique pour la lecture. Il ne voyait pas là une double vue  mais plutôt une sorte d’explicit prefatio. Il ne savait comment arranger son livre avec la genèse ? Monsieur Rado se demandait se qui s’était passé dans cette ile des bienheureux. Il n’aimait pas trop la facturation qu’on lui imposait pour l’impression de son livres. Il y voyait une sorte de cens blasphématoire. Il avait opté pour un petit caractérage antique qui le pensait-il pour lui comme pour son lecteur était d’une agréable vue. Il aimait les oiseaux mais n’était pas sur de son vetus latina. Il avait finalement opté pour un oiseau vert rouge et jaune tenant un poisson. Il se demandait si à l’école de Charlemagne on apprécierait son travail ?

Son premier client fut un moine d’un monastère éloigné. Et bientôt sa bible , livre des bibles eut un heureux succès.

Et Monsieur Rado se décida  pour un rosaire des nouvelles. Et il emboucha dans une petite bouteille ses nouveaux parchemins.

Le château du souvenir Théophile Gautier extrait musical interprétation guitare voix

Théophile Gautier, poète du 19 ème siècle présente dans son ouvrage de poésie émaux et camés, un recueil réédité dernièrement dans la collection poésie gallimard Nrf , un poème magique et délicat appelé le château du souvenir. C’est bien avant Paul Eluard et son poème le château des pauvres. Et C’est déjà le songe caressant, l’amour, le combat et le nombre.

Cette interprétation guitare voix d’un extrait se voudra comme feutrée, la guitare étant plutôt placée en arrière de la voix.

(A écouter avec un casque audio ou des bafs stéréo)

Le château du Souvenir

La main au front, le pied dans l’âtre,
Je songe et cherche à revenir,
Par delà le passé grisâtre,
Au vieux château du Souvenir.

Une gaze de brume estompe
Arbres, maisons, plaines, coteaux,
Et l’oeil au carrefour qui trompe
En vain consulte les poteaux.

J’avance parmi les décombres
De tout un monde enseveli,
Dans le mystère des pénombres,
A travers des limbes d’oubli.

Mais voici, blanche et diaphane,
La Mémoire, au bord du chemin,
Qui me remet, comme Ariane,
Son peloton de fil en main.

Désormais la route est certaine ;
Le soleil voilé reparaît,
Et du château la tour lointaine
Pointe au-dessus de la forêt.

Sous l’arcade où le jour s’émousse,
De feuilles, en feuilles tombant,
Le sentier ancien dans la mousse
Trace encor son étroit ruban.

Mais la ronce en travers s’enlace ;
La liane tend son filet,
Et la branche que je déplace
Revient et me donne un soufflet.

Enfin au bout de la clairière,
Je découvre du vieux manoir
Les tourelles en poivrière
Et les hauts toits en éteignoir.

Sur le comble aucune fumée
Rayant le ciel d’un bleu sillon ;
Pas une fenêtre allumée
D’une figure ou d’un rayon.

Les chaînes du pont sont brisées ;
Aux fossés la lentille d’eau
De ses taches vert-de-grisées
Étale le glauque rideau.

Des tortuosités de lierre
Pénètrent dans chaque refend,
Payant la tour hospitalière
Qui les soutient… en l’étouffant.

Le porche à la lune se ronge,
Le temps le sculpte à sa façon,
Et la pluie a passé l’éponge
Sur les couleurs de mon blason.

Tout ému, je pousse la porte
Qui cède et geint sur ses pivots ;
Un air froid en sort et m’apporte
Le fade parfum des caveaux.

L’ortie aux morsures aiguës,
La bardane aux larges contours,
Sous les ombelles des ciguës,
Prospèrent dans l’angle des cours.

Sur les deux chimères de marbre,
Gardiennes du perron verdi,
Se découpe l’ombre d’un arbre
Pendant mon absence grandi.

Levant leurs pattes de lionne
Elles se mettent en arrêt.
Leur regard blanc me questionne,
Mais je leur dis le mot secret.

Et je passe. – Dressant sa tête,
Le vieux chien retombe assoupi,
Et mon pas sonore inquiète
L’écho dans son coin accroupi. […]

 

 

Des traitements inhumain de Diderot et Helvétius

Vous avez peut-être jeté un œil ces derniers temps sur l’article de Marianne à propos de la violence humaine, des traitements inhumains, de l’homme traité comme un animal et d’une perte de sens éthique à la vie humaine.

Mais d’où vient ce débat sur les mauvais traitements ?

Il faut probablement reprendre les écrits de Diderot encyclopédiste, écrivains français du siècle des lumières (18 ème siècle )

En effet, Diderot a participé à un ouvrage qui a eu un succès considérable au 18 ème siècle qui est le livre de Monsieur Helvétius, philosophe français, francs maçon et poète, de l’esprit.

Ce livre comme l’explique Diderot se voulait comme considérant l’esprit humain sous différentes faces et de s’appuyer de fait de toutes sortes. Un livré écrit en 1758.

Et que nous dit Diderot sur ce livre (Voir collection livre numérique Denis Diderot œuvre LCI 64).  C’est que l’auteur monsieur Helvétius avait axé ses recherches sur la sensibilité. Une sensibilité qui se retrouve chez l’homme comme chez l’animal de manière différentes.

Le mauvais traitement pourrait en fait se résumer ainsi pour l’homme comme pour l’animal,

je cite  »   Il ne reconnaît de différence entre l’homme et la bête, que
celle de l’organisation. Ainsi, allongez à un homme le museau ; figurez-lui le nez, les yeux, les dents,
les oreilles comme à un chien ; couvrez-le de poils ; mettez-le à quatre pattes ; et cet homme, fût-il un
docteur de Sorbonne, ainsi métamorphosé, fera toutes les fonctions du chien ; il aboiera, au lieu
d’argumenter ; il rongera des os, au lieu de résoudre des sophismes ; son activité principale se
ramassera vers l’odorat ; il aura presque toute son âme dans le nez ; et il suivra un lapin ou un lièvre
à la piste, au lieu d’éventer un athée ou un hérétique… D’un autre côté, prenez un chien ; dressez-le
sur les pieds de derrière, arrondissez-lui la tête, raccourcissez-lui le museau, ôtez-lui le poil et la
queue, et vous en ferez un docteur, réfléchissant profondément sur les mystères de la prédestination et
de la grâce… Si l’on considère qu’un homme ne diffère d’un autre homme que par l’organisation, et
ne diffère de lui-même que par la variété qui survient dans les organes ; si on le voit balbutiant dans
l’enfance, raisonnant dans l’âge mûr, et balbutiant derechef dans la vieillesse ; ce qu’il est dans l’état
de santé et de maladie, de tranquillité et de passion, on ne sera pas éloigné de ce système…

Ce serait donc le système organisationnel qu’il faudrait juger lors de mauvais traitement sur l’homme ou l’animal si l’on en suit Diderot et ses réflexions sur du livre de l’esprit de Mr Helvétius.

Cela ne signifie pas renier notre part animal ou notre part humaine, mais simplement porter une attention particulière pour que dans un système organisationnel, qui est un peu notre système actuel,, une personne ne fasse peser de son pouvoir délégué, des mauvais traitement et violence sur d’autres personnes.

Ces violences peuvent se considérer comme des violences au travail ou violence de santé ect….

Cette question soulevée par Diderot trouve aussi son écho dans les pratiques chirurgicales, tout le monde ne voulant pas ressembler à un Canard si je puis dire.

L’oeil Absalon (Poème)

Elle voyait comme en son image

Une ombre d’âme échue

C’était peut-être 1000 tombeaux

Ou mille urnes à la lumière inconnue

Mille trésors que le temps n’avait pu contenter

Dans la nuit aux jours mordorés

Tel un néant de matière couvrant l’obscurité

Absalom monumental

Séparant de l’œil la vision nocturnale

Ces monuments de pierre à la mémoire défunte

Nous protègent t-ils toujours ?

De l’oeil perfide comme onoculus ?

D’un coup elle ne semblait plus voir

Et le sable des paupières du vent

Souriait dans la plaine des soupirs

Près d’un fleuve aux déesses d’Incante

Ou le mot suit la chaleur du verbe.

Et  la quiétude de la paix.