La notion de maladie provient du latin male habitus signifiant qui est en mauvais état.
S’agirait-il par extension d’une mauvaise habitude? Cette souffrance questionne probablement l’usage ou les usages.
Mais c’est aussi dans une sorte de langage second, le « mal dit » ou « mal à dit ».
On pourrait donc supposer que la maladie est d’abord un problème de langage.
Les maladies viendraient-elles de la langue acceptée dans ses 2 définitions? La langue physique, objet du corps et la langue comme un ensemble de signes de communication entre individus ?
Mais revenons à cette question de langage, il y a donc si l’on s’interroge sur ce terme, deux sortes de langages, c’est ce qui peut être admis communément, le langage du corps dans un premier temps et le langage de l’âme, de l’esprit ou de la psyché dans une acceptation plus antique.
La maladie suppose donc une atteinte à ce corps à cette langue corporelle, mais avant cette atteinte à ce corps , n’y a t-il pas au départ une atteinte à l’âme, à l’esprit ou à la psyché de l’individu, une sorte d’atteinte à son armure spirituelle si l’on peut dire ?
C’est toute la question des maladies sacrées. C’est à dire des maladies vues comme des souffrances de l’âme. Pour Hippocrate, médecin de la Grèce Antique la maladie sacrée provient d’un problème dans le cerveau dérivé des humeurs, il est donc contre cette idée presque religieuse que le problème viendrait d’une pureté spirituelle à retrouver par le biais de sacrifice. Néanmoins, il est d’après ses écrits pour la prière et l’honneur à adresser aux temples des dieux.
Le problème en matière de maladie est donc bien double c’est un problème spirituel (de psyché ) et un problème corporel.
Mais interrogeons nous d’abord sur la question de l’âme et de la religion.
Qu’est qu’une âme ? Nos âmes sont-elles connectées entre elles ? Ou du moins connectées notamment lorsque l’on rêve ? Lors de ces nuits de sommeil que tout un chacun partage avec les autres dans une sorte de communion des instants.
Honoré de Balzac grand écrivain devant l’éternel décrit dans son ouvrage Séraphita cette question de l’âme, il l’évoque en tout cas philosophiquement. Cette âme pour conclure c’est un peu une sorte de lanterne dans la nuit. Une telle lanterne dans son sens premier étant là pour nous éclairer et donc probablement le moyen de passage des choses de l’âme, de la psyché, de l’esprit au corps. Pour conclure de façon plus biblique ou héraldique chacun posséderait parfois dans une sorte de matérialité différente son propre Séraphin, c’est à dire une sorte d’ange lanterne du corps.
La question des maladies sacrées est-donc la suivante , la folie , les maladies de la psychée ne trouveraient-elle pas leur origine au départ dans cette atteinte à la lanterne du corps ? Ainsi la folie se déplacerait par transfert de l’enveloppe du corps à ce corps même et donc au cerveau ? Il y aurait en quelques sortes l’absorption d’un mal. On peut à ce titre penser au cas des guérisseurs qui expliquent parfois qu’ils font ressortir le mal de chez la victime. C’est le cas des guérisseurs de brulures.
Cette maladie, ce mauvais état engendré donc et c’est la supposition de l’auteur de ce blog par une sorte de langue , « un mal à dire » .
Mais d’ou vient cette langue me direz-vous ? Est-elle volubile ? une langue dans les airs qui toucherait un corps ?
Le poète et écrivain Bernard le Bovier de Fontenelle semble nous donner comme une réponse dans un de ces poèmes- je cite la phrase, « c’était une déesse et tu lui fais injures d’être d’un avis différent « .
La maladie supposerait donc un problème avec les dieux avec la déesse, un problème de langue auprès de cette déesse, mais derrière cette image spirituelle ou religieuse se cachent aussi des individus, la maladie sacrée est donc probablement un problème de langage dans une communauté, un problème dans la communauté du malade.
L’auteur de ce blog suppose en fait que la maladie sacrée se déclencherait chez une personne n’ayant pas fait sa révélation comme les autres membres de la communauté, c’est un peu comme s ‘il n’avait pas fait le même rêve que ceux ci.
C’est donc tout le travail de la psychanalyse et des psychiatre comme Freud ou Jung de rechercher dans les rêves, le déclencheur d’une révélation. Une révélation par forcément religieuse, mais une sorte de révélation du corps, presque communautaire. Une révélation pour dépasser ce problème de la quaternité évoqué par Jung, le problème du fils devenant père par une sorte de transformation.
Une autre question a soulevé est la suivante, la maladie et donc la maladie sacrée vient-elle d’un sort ? L’auteur de ce blog pense que oui, il ne s’agirait pas forcément d’un sort comme on peut le comprendre magique ou de sorcellerie dans son acceptation première mais plutôt d’un sort du langage. Un sort de la langue.
Mais cela suppose plusieurs acteurs au départ , cela suppose un disant « le déclencheur de la maladie », celui qui en quelques sorte dit dans la communauté avant que cette maladie arrive jusqu’au corps de la victime, » le mal à dit « , le problème touchant la victime et ce certainement par l’interprétation d’un rêve. Mais cela suppose aussi un autre acteur « le guérisseur » qui est une personne de la communauté ayant la solution au problème du malade, on peut supposé qu’il ait eu cette solution par un rêve sans forcément le savoir.
La maladie sacrée si elle est donc une maladie du langage peut supposer une guérison communautaire comme le chaman guérissant toute sa tribu à travers un rêve.
Enfin, on peut supposer une langue parlant au corps et à l’âme, à cette lanterne de l’âme à son Séraphin. L’auteur de ce blog suppose le langage féodal comme possible guérisseur de ces maladies sacrées ou en tout cas déclencheur d’un retour de la psyché.
On le comprend donc il y aurait 2 soins à travailler parallèlement dans la maladie sacré, les soins du corps, les médicaments (si le corporel est touché) et les soins de l’âme. On supposera pour conclure une guérison par le langage et peut -être plus encore par le rêve.