Théophile Gautier-la chimère-interprétation voix/guitare

Théophile Gautier a écrit de nombreux poèmes, on peut retrouver ceux-ci dans divers recueils dont le livre que je me suis procuré « première poésie ». Ce livre ne comporte pas l’ouvrage émaux et camées mais contient lui aussi de jolis morceaux poétiques comme le poème chimère qui est un grand poème de Théophile Gautier. Un poème ou la chimère cet animal fantastique ressemble beaucoup à la métaphore d’une femme dans une lutte presque physique. Et ou le poète comme défiant la matière et peut-être en esthète affirme « je veux voir mon rêve en sa réalité ».

Cette interprétation un peu bidouillé avec les moyens du bord mettra la voix en avant laissant quelques sons à la guitare.

La chimère

Une jeune chimère, aux lèvres de ma coupe,
Dans l’orgie, a donné le baiser le plus doux
Elle avait les yeux verts, et jusque sur sa croupe
Ondoyait en torrent l’or de ses cheveux roux.

Des ailes d’épervier tremblaient à son épaule
La voyant s’envoler je sautai sur ses reins ;
Et faisant jusqu’à moi ployer sou cou de saule,
J’enfonçai comme un peigne une main dans ses crins.

Elle se démenait, hurlante et furieuse,
Mais en vain. Je broyais ses flancs dans mes genoux ;
Alors elle me dit d’une voix gracieuse,
Plus claire que l’argent : Maître, où donc allons-nous ?

Par-delà le soleil et par-delà l’espace,
Où Dieu n’arriverait qu’après l’éternité ;
Mais avant d’être au but ton aile sera lasse :
Car je veux voir mon rêve en sa réalité.

Le poème « Sonnet » de félix Arvers (interprétation guitare/voix)

Un très joli poème, très célèbre au 19 ème siècle que le poète félix Arvers semble comme dédié à une mystérieuse femme inconnue, ce mystère anima de nombreux fantasmes, le poème fut même chanté par Serge Gainsbourg dans une sorte de version jazzy-dansant que vous pouvez écouter en extrait  à cet endroit – http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8804512q/f2.item.r=felix%20arvers%20sonnet%20.langFR

Cette version guitare sera toute simple avec en fond musical toujours  une folk électro acoustique étant pour l’instant un peu à cours d’idée sonore. Cette version cherchant la simplicité et l’émotion de ce poème.

Ce poème est dit inspiré de l’italien car il comporte dans sa construction 2 quatrains et 2 tercets.

 

SONNET de Félix  Arvers

 

« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
Un amour éternel en un moment conçu.
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.

 

Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.

 

Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
Ce murmure d’amour élevé sur ses pas ;

 

À l’austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle :
« Quelle est donc cette femme ? »et ne comprendra pas. »

 

 

 

Dolorida poème de Alfred de Vigny interprétation guitare/voix extrait

Lorsque qu’Alfred de Vigny écrivit Dolorida pour le transmettre aux journaux de l’époque, et d’abord à la muse française, le talent de ce poète fut salué notamment par   Victor Hugo. Si on relit ce poème aujourd’hui, on constate qu’il surpasse encore bien des poèmes et des contemporains presque deux siècles  après. C’est une sorte de poème histoire, introduisant la question du  moderne et de l’amour impossible. Et le poète  s’inspirant d’une histoire anglaise, fait naître la légende de la belle  Dolorida en Espagne. Cette femme qui empoisonnera son amant de l’avoir trompé  se donnant ensuite la mort du même poison. Cette histoire, c’est surtout l’amour impossible, cet amour à trois qui fait écrire par le poète des mots presque éternel « Et sur un autre cœur, mon cœur rêvait tes charmes. »

Un très beau poème donc, je propose un extrait guitare/ voix de la première strophe.

Dolorida (extrait)

( –Une version avec un peu de saturation à ne pas mettre trop fort )

 

(Une version plus calme mais un peu plus triste.)

« J’aime mieux ton amour que ta vie »

(proverbe espagnol)

Est-ce la Volupté qui, pour ses doux mystères,
Furtive, a rallumé ces lampes solitaires ?
La gaze et le cristal sont leur pâle prison.
Aux souffles purs d’un soir de l’ardente saison
S’ouvre sur le balcon la moresque fenêtre ;
Une aurore imprévue à minuit semble naître,
Quand la lune apparaît, quand ses gerbes d’argent
Font pâlir les lueurs du feu rose et changeant ;
Les deux clartés à l’oeil offrent partout leurs pièges,
Caressent mollement le velours bleu des sièges,
La soyeuse ottomane où le livre est encor,
La pendule mobile entre deux vases d’or,
La Madone d’argent, sous des roses cachée,
Et sur un lit d’azur une beauté couchée.

 

Le poète autrichien du 19 ème siècle Georg Trakl et l’interprétation musicale (guitare/voix) d’un de ces poèmes Mélancolie.

Georg Trakl est un poète autrichien du 19 ème siècle qui est considéré comme un représentant majeur de l’expressionnisme tout comme le peintre Edward Munch. C’est à dire de l’expression d’une subjectivité et la déformation de la réalité avec souvent comme symbole fort la mort de dieu, voir la culpabilité.

Bien entendu pour lire ce poète à moins de maitriser l’allemand, il faut choisir une traduction, et le livre que j’ai pu avoir entre les mains est poème (I) de Georg Trakl d’après une traduction de Jacques Legrand .

Que dire de la poésie de Georg Trakl ?

Elle est un peu comme la peinture  » le cauchemar » du peintre du XVIII ème siècle Johann Heinrich Fussli

JPEG - 178.7 ko ( Le cauchemar 1781).

C’est une poésie emprunte de baroque, d’antiquité rêvée, de légende slave, d’un gout presque gothique, voir fantastique.

La traduction permet d’apprécier le style du poète même si elle aurait mérité quelques petites amélioration pour certains passage  du recueil.

Le recueil d’ailleurs parlons en, il s’agit plus d’une compilation des poèmes de Trakl, comme rassemblés pêle-mèle, dans des sortes de portraits poétiques, de longs paysages. Ici, il y a certainement l’influence de l’expressionnisme. Et le poète lui même étant mort très jeune à 27 ans n’ayant probablement pas organisé réellement son œuvre poétique.

A la lecture, on retrouve un peu la joie de la nature et du fantastique, le thème du sang, de la sœur, une sorte de double du poète, la question de dieu, de la destinée, le chemin de vie.

En conclusion , un livre intéressant avec certains poèmes réellement envoutant mais l’impression d’un manque de lien entre certaines parties des textes.

Trakl étant  en fait très fort pour nous présenter des sortes de tableaux poétique de la nature. Des tableaux poétiques rêvés, voir fantastique parfois presque morbide.

 

Sa poésie rappelant un peu le poète allemand Holderlin dont il fut l’admirateur.

L’interprétation musicale  guitare/voix  toute simple d’un de ces poèmes mélancolie sera présentée ici :

Mélancolie

L’âme bleue s’est refermée muette

Dans la fenêtre ouverte tombe la forêt brune

Le silence des bêtes sombres ; dans la profondeur meule le moulin

sur le chemin,, les nuages dévalent,

Ces étrangers dorés. une cohorte de coursiers

jaillit rouge dans le village. Le jardin brun et froid

L’aster tremble de froid, sur la clôture peinte tendrement

l’or des tournesols est déjà presque enfui.

La voix des jeunes filles, la rosée a débordé

dans l’herbe dure et l’étoile blanche et froide.

Au milieu des ombres chères vois la mort peinte

chaque face pleine de larmes et fermée sur elle-même.

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