Des bruits étranges se propageaient dans le marché de Lote tandis qu’Alicia choisissait quelques tomates bien rouges et du raisin en grappe ; comme des bruits de pas.
Un démon sans doute que Déméter aurait pu chasser. Un démon ou quelqu’un ?
Alicia sortit du marché les pieds tremblants, les joues empourprées, était-ce la fraîcheur matinale ou son rêve d’hier? Elle n’en savait plus.
Elle traversait la bourgade de Lote marchant sur un chemin de cailloux. Allait-elle se blesser ?
Derrière elle dans ce gouffre du temps, il marchait. Étaient-ils plusieurs ?
La peur l’a surpris, une peur nouvelle comme si cette rencontre engageait beaucoup.
Une vie peut-être ?
Elle accéléra ses pas, son panier brinquebalait dans sa main, elle le serra plus fort.
Douce étreinte pour l’étranger.
Elle arriva devant sa porte ne pouvant l’ouvrir, elle frappa, elle fut près de crier.
Soudain, elle entendit comme un verrou se débloquant, un homme lui faisait face.
– Qui a –t-il femme ? Pourquoi martèles-tu le bois de la porte comme cela ?
– Tu es mal en point ?
Alicia eut comme un choc et le charme disparut, elle se voyait devant sa porte, il y avait un soleil éclatant et son homme qui lui souriait.
-Ce n’est rien Hector dit-elle j’ai fait un mauvais rêve hier.
Au loin elle entendit un rire et le bruit du marché.
L’homme retourna au salon .Dans la maisonnée, Alicia rangeait les victuailles.
Un bracelet doré brillait près d’un petit vase aux longues tulipes.
Elle entendit une voix ……
Je suis d’un autre temps, d’un autre jour et j’ai besoin de toi Iva.
Iva, Alicia ne comprenait pas, ce nom ne lui disait rien mais c’est ce qu’elle entendait près d’elle.
Les assiettes qu’elle lavait semblèrent plus fragiles d’un coup, une était d’ailleurs ébréchée.
Puis elle se vit dans une forêt courant près d’une fontaine, un homme élégant lui parlait doucement.
-Vois-tu ma chère, notre époque se transforme bientôt tout aura changé et il faut être prêt pour notre prochain voyage. Comprends-tu ?
Puis il eut comme un brouillard et la voix qui répétait :
-Je sais ton mari est mort mais la vie continue…..Ah Iva ! La mort de ton sang.
L’homme élégant s’approchait, il souriait superbement, tenant une de ses mains il l’embrassa doucement, d’un frôlement. Etait-ce un baiser ?
Puis tout fut plus claire, elle fut comme de retour, un verre de vin était posé sur une sorte de promontoire. Alicia en prit une lampée et regarda sa main. Une petite rougeur, comme une morsure apparaissait sur le dos de celle-ci près de deux phalanges. Elle ne souvenait pas pourtant s’être coupée. Iva ,elle entendait encore ce nom.
Soudain, on sonna à la porte, son mari entrebâilla celle-ci, le postier apportait un recommandé, Hector signa et prit le paquet enrubanné.
Alicia s’approcha, l’homme ouvra le colis, il avait commandé un petit objet en métal grisâtre près de celui-ci une carte avait été glissé. Une carte ou elle lût : « Marchand d’œuvre d’art Iva Vladimiril » Vous remercie de votre achat.
Alicia fut près de s’évanouir, son mari l‘a rattrapa alors qu’elle titubait, elle, à moitié inconsciente et qui entendait au loin, très loin ; une voix, un murmure, un sourire ……….Merci IVA…