Le bal du 18 ème-Poème inspiré d’un tableau de William Hogarth-Le bal

Etude pour un bal

Dansons la Carmagnole

Qui  a la clé du  caveau

Recueil de timbre  nouveau

L’Esprit flottant de la matière

 

Beauté harmonique et fière

Ondule serpentine aux allures  de brouillard

Halte ! Perruque poudrée

Bal ! Ronde à danser 

 

C’est sous la lune  blanche

Une nuit  de dimanche

Les chandelles encore fraiches

Et un bruit de ……….. canon!!!

Réveillant un fantôme

Translucide  et glacé

Près d’un vieux magistrat

Un étrange prisonnier

 

Canon!! bruit d’une épreuve

Qui s’enfuit dans le noir

Un homme s’éponge le front

De la chaleur des âmes

 

Par terre un nain assis

Ou peut-être un enfant

Suivant le pas de danse

Les hommes aux manteaux nobles

La mélodique cadence

D’une chanson oubliée

Pour l’étude du bal

 

Voici une version chantée avec un air un peu  simpliste mais n’ayant trouvé pour l’instant d’air de fête je dépose cette version Le bal-Clip audio 204

Et une lecture du poèmeLecture poème-le bal-Clip audio 206

De l’émission de poésie ça rime à quoi et de Claude Guerre et les « par-coeuristes »

Pour ceux qui apprécient la poésie, une émission de France-Culture à suivre le dimanche vers 20 heures et aussi disponible sur internet ça rime à quoi présentée par Sophie Nauleau. L’émission de ce dimanche  consacré à Claude Guerre, directeur de la maison de la poésie de Paris et aux « par-coeuristes » est très intéressante puisqu’elle fixe en 30 minutes une réflexion sur ce qui anime  la poésie d’aujourd’hui et d’hier.http://www.franceculture.fr/emission-ca-rime-a-quoi-claude-guerre-et-les-par-coeuristes-2012-10-28

 

Ainsi, si le par-cœur semble être une voie d’accès au poème et  à ce qui est nommé par  Claude Guerre comme  l’au delà poétique.C’est surtout une interrogation ontologique , c’est- à dire d’étude de l’être en tant qu’être qui parcourt la poésie depuis la Grèce antique jusqu’à nos jours.Cette étude  est intégrée dans La Métaphysique et justement, le poème n’est-il pas alors parfois porteur,messager, d’un sacré qui transcende probablement la réflexion?C’est le cas peut-être du serment mythologique tel qu’il peut être imaginé. (http://terrog.blog.lemonde.fr/2012/10/02/poeme-le-serment-mythologique/)

Le  » par coeur » poétique ne peut-il s’apparenter à  une sorte d’ incantation qui  nourrit l’âme de l’être en lien avec l’âme du monde  parfois dans le dialogue, la joute (le théâtre)   ou encore dans la musique? Claude Guerre semble  rappeler finalement que la poésie est certainement porteuse de ces espoirs que la civilisation moderne a ensevelies dans d’autres domaines comme cette fin du religieux qu’il évoque.

Pour conclure, une belle émission à écouter ne serait-ce que pour le charme de ses voix.

 

Atelier d’écriture numéro 5: Faire un portrait-Le veilleur de nuit du Louvre-La demoiselle aux yeux luminescents

1-Imaginer un portrait: Le veilleur de nuit

Le jour s’éteignait dans les ruelles parisiennes, c’était l’heure ou Monsieur Courtier commençait son travail.Veilleur de nuit au Musée du Louvre, il accédait par la ligne de métro une à cet ensemble pyramidal, par les sous-sols,direction le carré du Louvre.

Sa tenue de jour était des plus soignée.C’est qu’il était en quelque sorte en représentation.Il portait généralement une veste noire en harmonie avec une chemise d’un vert de jade, les cheveux légèrement gominés,le pantalon noir,long, à plis, glissant presque sur ses pieds, le teint un peu pâle.Un long manteau d’hiver avec quelques broderies lui protégeait le corps et une écharpe de mousseline tirant sur le bleu-gris faisait de ce personnage,bien qu’il n’ait pas de canne, une sorte de revenant d’un soir du 19 ème.

Mais, une fois dans l’alcôve, le carré central ,dans son costume cintré,le Talkie-Walkie près de la ceinture, il devenait monsieur sécurité.Ses petits yeux noirs s’allumaient alors  pleins de lueurs dorées surveillant les tableaux, le Lapis-lazuli de vieilles statuettes ou des pièces dorées venant de Macédoine.Dans l’écho du couloir, la marche de ses pas, les chaussures noires glissant d’un mouvement léger. La tête toujours droite et le corps altier, il se disait lui-même gardien des âmes du fort ne voulant déranger les fabuleux trésors.Et pour ces soirs étranges, parfois quand il sortait, près des grands murs de pierres aux portails colossaux, un sourire le prenait devant ces nuits des temps. Malgré le vent puissant et la pluie qui perlait , il était alors presque l’ intendant  du fantastique palais.

2) Portait d’une personne croisée dans la rue: La demoiselle  aux yeux  luminescents

Discutant dans une rue parisienne, un jour vers dix-huit heures et me tenant tout près d’un long quai de barrières, ma vue fut arrêtée en ce soir incertain  par une jeune dame marchant sur le trottoir.Ses grand yeux, d’un bleu profond, semblaient nous regarder. Peut-être étaient-ils même tournées sur mon visage, ses grands yeux questionneurs et tous luminescents?Elle portait un long manteau d’hiver au tissu noir-bleuté avec des reflets blancs.Une petite capuche semblait retenir son cou qu’elle avait fort gracieux.Elle paraissait ainsi sortir d’un roman, une fille de bonne famille, demoiselle aux yeux d’or qu’un certain Balzac n’aurait sans doute point renié.Puis, elle passa la rue de ses pas transparents et le charme aperçu s’évanouit dans la nuit.

Leconte De Lisle-Le rêve du jaguar-interprétation guitare/Voix

Un magnifique poème de Leconte De Lisle , on imagine ce rêve, ce jaguar bondissant dans la forêt le corps musclé et près à sauter sur sa proie. Une version guitare voix interprété avec un air un peu hasardeux mais il en est certainement ainsi de la marche du jaguar d’une tension presque sauvage. Il ne manque que l’électricité sur ce morceau, peut être pour une prochaine interprétation.

Leconte de Lisle-le rêve du Jaguar- Clip audio 200

Sous les noirs acajous, les lianes en fleur,
Dans l’air lourd, immobile et saturé de mouches,
Pendent, et, s’enroulant en bas parmi les souches,
Bercent le perroquet splendide et querelleur,
L’araignée au dos jaune et les singes farouches.
C’est là que le tueur de boeufs et de chevaux,
Le long des vieux troncs morts à l’écorce moussue,
Sinistre et fatigué, revient à pas égaux.
Il va, frottant ses reins musculeux qu’il bossue ;
Et, du mufle béant par la soif alourdi,
Un souffle rauque et bref, d’une brusque secousse,
Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi,
Dont la fuite étincelle à travers l’herbe rousse.
En un creux du bois sombre interdit au soleil
Il s’affaisse, allongé sur quelque roche plate ;
D’un large coup de langue il se lustre la patte ;
Il cligne ses yeux d’or hébétés de sommeil ;
Et, dans l’illusion de ses forces inertes,
Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs,
Il rêve qu’au milieu des plantations vertes,
Il enfonce d’un bond ses ongles ruisselants
Dans la chair des taureaux effarés et beuglants.

Leconte de Lisle – Poèmes barbares