Interprétation musicale Baudelaire La beauté

Un très joli petit poème de Baudelaire qui essaye de définir la beauté il s’agit principalement d’une beauté sculpturale il n’y a pas ici de référence au sublime.

Interprétation toute simple  Guitare voix

 Baudelaire-la beauté-Clip audio

 

La beauté

Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ;
J’unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d’austères études ;

Car j’ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !

Interprétation musicale Baudelaire-Les promesses d’un visage

Toujours difficile d’interpréter Baudelaire et notamment ce poème qui est plutôt une longue déclamation, je propose une 1er version guitare voix

 

Baudelaire-Les promesses d’un visage-version 1

Les promesses d’un visage

J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D’où semblent couler des ténèbres,
Tes yeux, quoique très noirs, m’inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.

Tes yeux, qui sont d’accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent :  » Si tu veux,
Amant de la muse plastique,

Suivre l’espoir qu’en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu’aux fesses ;

Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d’un bonze,

Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t’égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure !  »

 

Interprétation musicale poème de Gérard De Nerval Caligula Chant 3

Nerval-Caligula-Version 1 – IIIème chant  – Nerval Caligula -Version 2- audio 109

 

César a fermé la paupière ;
Au jour doit succéder la nuit ;
Que s’éteigne toute lumière,
Que s’évanouisse tout bruit.

A travers ces arcades sombres,
Enfants aux folles passions,
Disparaissez comme des ombres,
Fuyez comme des visions.

Allez, que le caprice emporte
Chaque àme selon son désir,
Et que, close après vous, la porte
Ne se rouvre plus qu’au plaisir.

Interprétation musicale poème de Gérard De Nerval Caligula Chant 1 et 3

Clip audio-Caligula -Ier chant

L’hiver s’enfuit ; le printemps embaumé
Revient suivi des Amours et de Flore ;
Aime demain qui n’a jamais aimé,
Qui fut amant, demain le soit encore !

Hiver était le seul maître des temps,
Lorsque Vénus sortit du sein de l’onde ;
Son premier souffle enfanta le printemps,
Et le printemps fit éclore le monde.

L’été brûlant a ses grasses moissons,
Le riche automne a ses treilles encloses,
L’hiver frileux son manteau de glaçons,
Mais le printemps a l’amour et les roses.

L’hiver s’enfuit, le printemps embaumé
Revient suivi des Amours et de Flore ;
Aime demain qui n’a jamais aimé,
Qui fut amant, demain le soit encore !

 

Clip audio CALIGULA III ème chant

César a fermé la paupière ;
Au jour doit succéder la nuit ;
Que s’éteigne toute lumière,
Que s’évanouisse tout bruit.

A travers ces arcades sombres,
Enfants aux folles passions,
Disparaissez comme des ombres,
Fuyez comme des visions.

Allez, que le caprice emporte
Chaque àme selon son désir,
Et que, close après vous, la porte
Ne se rouvre plus qu’au plaisir.